Axelle Laffont : hyperlucide

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Axelle-Laffont-hypersensible

En revenant sur scène avec son deuxième one woman show (what a woman !), Hypersensible, Axelle Laffont livre un spectacle à la hauteur de nos espérances.

Hyperréaliste

Sous ses airs fantasques, Axelle Laffont aborde toutes sortes de thèmes avec une énergie des plus contagieuses. On ne peut être qu’admiratif devant tant une telle palette de personnages (de voix, d’attitudes). Hyperréaliste, car la comédienne cerne à juste titre les personnages de son époque, la nôtre donc. En s’intéressant au couple, à l’amitié, elle dresse des portraits loin d’être si caricaturaux qu’ils en ont l’air : on a l’homme dans toute sa virilité égocentrique, finement retranscrit, la femme inquiète, névrotique, parfois un poil idiote (selon les personnages). Elle est hypersensible, et elle le revendique ; d’ailleurs, en interview elle confiera que c’est une force. En toute liberté, elle parle d’amour sans concession, d’abandon total, corrélé à la peur de la douleur en cas de rupture. Cette partie du spectacle, la plus sérieuse, la plus touchante aussi, est une parenthèse qui côtoie la légèreté. Une légèreté qui n’en cerne pas moins les travers des relations amoureuses, des filles de 20 ans, de l’amitié, qu’elle soit masculine ou féminine. Hyper observatrice donc.

hypersensible

Hyperlibre

Une liberté de ton, voilà une caractéristique essentielle du spectacle. Axelle ne mâche pas ses mots, elle manie le verlan à la perfection, tout en s’exprimant dans un langage plus délicat. Un savant mélange en somme. La comédienne a en effet ce pouvoir d’être un véritable caméléon, allant de rôles en rôles ; on en comptera au moins 5 et sans doute davantage. Incarnant tour à tour l’homme libidineux (d’aucuns diraient qu’il s’agit d’un pléonasme), la femme éperdument amoureuse, le mec viril et indélicat, la « pupute » -sic- de 20 ans, Axelle Laffont nous montre toute l’étendue de son talent. Le spectacle est toutefois réservé à un public averti : on y parle cul (entre autres), et en ces termes.

Hyper-mis-en-scène

C’est Charles Templon (connu pour une série sur France 2) qui s’est chargé de la mise en scène, mise en scène dont on se réjouit. Elle allie musique, décors entre poésie et (fausse) science fiction, La musique nous plonge dans un univers onirique, électro oblige !  Enfin, si l’interactivité entre Axelle et son public est présente (n’oublions pas qu’elle est hypersensible), c’est pour mieux faire réagir. Et c’est réussi.

Du mardi au samedi à 21h, au Théâtre du Petit St Martin.

Tarifs : 40€
Placement libre.

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