Vive la crise, entre fable et poésie

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Vive la crise ! Telle est la drôle d’interjection signée Jean-François Davy, connu (ou pas) pour ses comédies mais aussi ses trilogies érotico comiques.

Avec ce dernier film, il s’attaque au présent à travers un futur pas si lointain. On est en 2025 et Marine Le Pen a démissionné de ses fonctions présidentielles, et c’est au président Fassola (fictif donc et interprété par Philippe Caroit), de lui succéder. Dans cette comédie chorale, tous les personnages finissent par se croiser puis se trouver. Au casting, un éclectisme tout à fait singulier : Jean-Claude Dreyfus, Michel Aumont, Dominique Pinon, Jean-Marie Bigard, Lola Marois (vu récemment chez Lelouch aux côtés d’une autre pléiade de comédiens), Emmanuelle Boidron, Dounia Coesens et la fameuse Angélique Litzenburger, princesse des nuits du palmé à Cannes Party Girl. 

Vive la crise ! Un souffle libertaire et contestataire

Dans une société où tout est dirigé par « L’Ordinateur », que les tragédiens appelaient jadis le Fatum, qu’on pourrait aujourd’hui appeler le destin ou encore, plus inique encore, le système. Une sorte de machin(ation) absolument arbitraire, péremptoire. A cause de cela, un employé de bureau bien sous tous rapports se retrouve à la rue faute d’avoir le courage d’avouer son licenciement à sa famille. Dans son malheur, il rencontre une bande de joyeux lurons, et surtout, Montaigne (sa réincarnation bien en chair). Parce que c’était moi, parce que c’était lui, cette amitié ne pouvait que naître et grandir dans un contexte de revendications et de rejet de la société qui est un véritable broyeur pour la liberté, où le travail est une denrée rare et fugace.

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Vive la crise ! Sous les pavés, la poésie

Le réalisateur a produit un ovni cinématographique tout en poésie, tout en grâce et frivolité grave. Parce que ce dont on parle n’est pas joyeux, mais aussi parce que le ton employé est léger, singulier et ne ressemble pas à autre chose. Ce film, aussi curieux soit-il, rencontrera sans doute le succès auprès de ceux qui le verront car on ne peut qu’être embarqué par cette folie douce que Davy a insufflé, et que ses nombreux comédiens incarnent.

Vive la crise ! sort le 10 mai (et d’ici là, s’il vous plait, votez !)

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Un commentaire sur “Vive la crise, entre fable et poésie

  1. Sûrement truculent et très vrai ….une pleaide d acteurs très cosmopolites …la société et certainement beaucoup d humanisme ……à voir

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