Plongez dans le grand bain

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Il avait ce projet depuis 5 ans ; pour son premier plongeon dans le grand bain , Gilles Lellouche nous livre un film délicieusement surprenant, tellement singulier, ovationné 15 mn durant au dernier festival de Cannes. 

Le grand bain ou Tristesse Club

Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry, autant de vies compliquées. Bertrand (Mathieu Amalric) souffre de dépression, ce qui l’empêche de garder ou trouver un job qui lui plaise (surtout avec un patron comme Jonathan Zaccaï). Fort heureusement, il est très épanoui dans sa relation de couple avec une Marina Foïs qui porte la culotte comme on aime le dire. Marcus, Benoit Poelvoorde, vend (difficilement) des piscines et son entreprise va à vau-l’eau-je le concède, le jeu de mot est facile. Simon (Jean-Hugues Anglade), est un chanteur de rock qui n’a jamais percé, mais qui pense que son moment de gloire va arriver. En attendant, il vit dans un camping car et travaille dans la cantine du lycée de sa fille. Laurent (Guillaume Canet), travaille dans la maitrise d’ouvrages et il a sans doute le plus haut niveau de vie de la bande. C’est plutôt sa vie familiale qui est plus compliquée. Thierry, Philippe Katherine, passe son temps à contrôler les PH de la piscine où toute cette bande s’entraîne. A quoi s’entraînent-ils ? A la natation synchronisée masculine, donc. Leur rêve ? Gagner les championnats du monde dans cette discipline.

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Le grand bain, un rêve commun

Pour atteindre ce rêve de podium, une entraîneuse aux commandes, puis une autre : Virginie Efira puis Leila Bekhti. L‘une lit à ses poulains de la poésie, sans pour autant les ménager, l’autre leur hurle dessus, sans pour autant parvenir à les décourager. Deux styles de coaching par deux femmes sensiblement différentes qui ont elles aussi leurs problèmes et viennent les transcender grâce à ce qu’elles donnent aux autres.

Ce qui est formidable dans ce film, c’est d’assister à la construction d’un rêve collectif. La force de l’équipe prend le pas sur les problèmes individuels de chacun.

Pour sa première réalisation où il est seul aux commandes, Gilles Lellouche livre un film très personnel, et à mille lieux de Saint Germain des Près. Touchant, introspectif, il réussit le pari d’un film aux contours solides, dans la vraie vie. Avec ses personnages aux réelles fractures, ce film promeut plus que jamais la force du collectif, la victoire de tous sur les problèmes de chacun. Ensemble, ils ont réussi quelque chose dont ils sont fiers. Le grand bain, c’est cela au fond, la promesse du bonheur de chacun grâce à tous. Sans doute la métaphore d’un succès au cinéma, comme ce film tend à l’être.

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