Perfect Mothers ou de parfaites mères imparfaites

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Pour son dernier film, Anne Fontaine à qui l’on doit l’excellent « entre tes mains », a choisi d’adapter une nouvelle de Doris Lessing, Les grands mères. C’est en version américaine qu’elle nous livre son adaptation, Perfect Mothers. Les critiques nous promettent un film d’une sensualité troublante, et ils ont raison. Les corps sont sublimés et parfaitement mis en valeur par l’oeil averti d’une cinéaste hédoniste.

L’histoire ? Elle est simple mais terriblement efficace : Deux amies d’enfance vivent en Australie, dans un décor paradisiaque, en bord de mère. L’une est mariée (Robin Wright), l’autre élève seule son enfant suite au décès accidentel de son mari (Naomi Watts). Les années passent, leur complicité n’a pas pris une ride. Leurs deux jeunes garçons, élevés ensemble, sont eux aussi devenus très amis et ne se quittent pratiquement jamais. Un soir d’égarement, l’une des jeunes femmes s’abandonne dans les bras du fils de son amie. Son fils la surprend au sortir de sa chambre. Sa réaction ne se fait pas attendre, il se venge dès lors dans les bras de la meilleure amie de sa mère.

Malgré une différence d’âge flagrante (20 ans d’écart en moyenne), ces relations parallèles perdurent : la vraie question est pour combien de temps ? On sait pertinemment que de telles relations sont inexorablement vouées à une fin proche… ou lointaine. Véritable point d’orgue du film, la séparation prend ici un tour on ne peut plus dramatique. On s’émeut de ces femmes qui croquent la vie à pleines dents et osent assumer leur féminité tout en ne reniant pas leur âge. De même, on est surpris par la maturité de ces jeunes dieux-comme elles disent, qui réussissent à combler les attentes de femmes qui pourraient être leurs mères.

Certains trouveront sans doute malsaine la relation qui unit ces 4 personnages : les mères s’échangent leurs fils; mais le dire ainsi serait bien réducteur, et ce d’autant plus qu’Anne Fontaine n’a pas voulu mettre l’accent sur l’aspect dérageant de la chose. Elle prend le parti d’assumer et nous donne envie de croire à une relation que l’on sait pourtant éphémère.

Solaire, aquatique et lumineux, ce film nous fait rêver, nous émeut, sait nous surprendre et nous faire rire. Une ode véritable à la beauté des corps.

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