Les jumeaux vénitiens, baroque, loufoque

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Pour adapter cette comédie de Goldoni du XVIII ème siècle, Jean-Louis Benoît a fait appel à une pléiade de  comédiens à l’énergie débordante, à commencer par Maxime d’Aboville, incarnant tour à tour deux jumeaux.

Une comédie au ton enlevé

Dès les premières minutes, le ton est donné : ce sera une comédie truculente. Deux jumeaux, Zanetto et Tonino, sont séparés à leur naissance : Zanetto est élevé dans la montagne, Tonino à Venise. Le premier est totalement abruti, le second bien plus habile. Or, c’est 20 ans plus tard qu’ils se trouvent chacun dans la belle Vérone pour y trouver l’amour. Evidemment, ils ignorent réciproquement qu’ils se trouvent dans la même ville.

C’est proprement cette situation qui va amener la comédie, à travers une succession de quiproquos, de situations invraisemblables qui mettront le désordre dans leur vie et sèmeront bien du chaos dans les coeurs.

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Crédit photo : Bernard Richebé

Un véritable charivari

On regarde la pièce comme on plonge en mer. On est happé par une succession de situations truculentes sans véritablement voir le temps qui passe (la pièce dure en effet près de 2 heures). Si l’on est embarqué par les personnages, leur formidable énergie, on peut trouver un peu déconcertant le jeu de Maxime d’Aboville dans le personnage du crétin. Il prend un accent tout à fait singulier comme pour se démarquer du rôle de son frère jumeau, quitte à outrer considérablement le trait. C’est en revanche fortement risible, conférant à la pièce tout son pouvoir comique.

On saluera également la prestance d’Olivier Sitruk, parfait en ecclésiastique hypocrite et de la belle Victoire Bélézy, remarquée dans le duo Marius/Fanny de Daniel Auteuil, aux côtés de Raphaël Personnaz.

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Si vous voulez rire en voyant des classiques, cette pièce est faite pour vous, à condition de vous laisser cueillir, ce qui n’est pas donné à tous.

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