L’amant double, troublant, tranchant.

Marine Vacht et jérémie Renier

Peu de temps après Frantz, François Ozon revient avec un thriller organique autour du thème de la gémellité, porté par Marine Vacth (déjà vu dans Jeune et jolie du même réalisateur) et Jérémie Renier.

L’amant double, entre Cronenberg et Alien

Première scène : un examen gynécologique vu de l’intérieur. Plus que jamais, François Ozon exploite l’organique, bien connu du réalisateur de David Cronenberg (Crash, eXistenZ). Il semble fasciné par le lien entre l’intérieur, physiologique et sexuel, et la psychée. Toute l’intrigue se joue autour de la rencontre de Chloé et de Paul, une patiente et son thérapeute Paul. Lorsque celle-ci s’aperçoit que son compagnon cache un frère jumeau, elle devient obsédée par cette relation d’autant plus troublante que Paul continue à nier ce frère. Pourquoi ?

Un thriller porté par deux comédiens intenses

On ne s’ennuie pas une seconde au cours des 2h approximatives du film, chaque détail est exploité pour nous faire douter, sursauter, nous questionner. L’intensité et la justesse du jeu des acteurs, y contribue bien évidemment. Si Marine Vacth est troublante de justesse dans ce personnage pourtant difficile incarné car lui-même confus, scénario oblige, on ne peut que saluer la prouesse de Jérémie Renier d’incarner deux personnages aussi dichotomiques. C’est à cela qu’on reconnait les grands acteurs.

Une réflexion inédite sur le plaisir féminin

Avec l’Amant Double, Ozon marque un tournant dans sa carrière en exploitant avec talent un créneau jusqu’alors non travaillé : le plaisir féminin vu de façon organique. Si la frigidité était abordée de manière dissimulée dans Jeune et jolie, il semble la questionner plus académiquement et plus profondément dans son dernier film.

On ne peut que ressortir troublé, et confus de ce film tant le scénario est construit pour nous faire douter, pour notre plus grand plaisir… du moins, je crois.

Affiche de L'amant double de François Ozon

 

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