Floride : Entre gris clair et gris foncé

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Librement adapté de la pièce de Florian Zeller, Le Père (voir l’article), le nouveau film de Philippe Le Guay est un trésor d’humanité. Touchant.

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Entre flou et lucidité

Claude Lherminier (Jean Rochefort), un octogénaire aux troubles certains, n’est plus capable de vivre seul. Inquiète, sa fille Carole (Sandrine Kiberlain) ne cesse de lui coller des assistantes de vie dans les pattes pour l’aider au quotidien. Las, Claude virevolte entre lucidité et folie, joie et tourments. Malgré ses moments d’euphorie, au fond, on le sent profondément perdu ; perdu entre ses souvenirs et le présent Claude n’est alors plus lui-même.

Du grand Philippe Le Guay

S’ils nous avait ravis avec Les femmes du 6è étage ou encore Alceste à bicyclette, le réalisateur ne déçoit pas avec ce nouveau film. Subtilement mis en scène et fort bien écrit, Floride n’emporte pas son spectateur dans les méandres de la mémoire capricieuse de son protagoniste. Prodige.

En revanche, on apprécierait d’autant plus le film sans certaines redondances imposées au personnage joué par Jean Rochefort, remarquablement du reste.

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Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain : un beau duo.

Signant sans doute un des plus beaux rôles de sa carrière pourtant fructueuse, le comédien nous ravit par son côté cocasse, loquace et terriblement inquiet. Quant à sa fille, Carole, elle incarne une femme courage qui se sacrifie pour son père, sans qu’il en ait conscience, et de fait qu’il en exprime la moindre reconnaissance. La comédienne endosse pour ce faire un rôle tout en nuances, avec un jeu forcément subtil. Oscillant entre l’inquiétude et la tendresse, elle se distingue par une présence pudique et un jeu juste.

 

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