Laura Piani devait juste en écrire le scénario, c’est finalement pendant l’écriture qu’est né son désir de réalisation. Premier film porté notamment par Camille Rutherford, Pablo Pauly et Charlie Anson, Jane Austen a gâché ma vie est une rom com telle qu’on les aime : avec du fond.
« Je rêvais d’écrire un film qui soit à la fois une comédie de mœurs contemporaine et une comédie romantique classique à l’anglaise. » Laura Piani, réalisatrice
Jane Austen a gâché ma vie : le pitch
Agathe a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire mais aspire à une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire mais se rêve écrivaine. Elle a une imagination débordante mais une sexualité inexistante. Bref, la vie n’est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature (et son père). Invitée en résidence d’auteurs en Angleterre, notre tutrice en herbe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d’écriture… et qui sait, tomber amoureuse ?

Un personnage féminin haut en couleurs
Camille Rutherford interprète Agathe, le personnage principal du film. La vie que Jane Auten aurait gâchée, c’est la sienne. Incarnant la contradiction, elle est à la fois boulimique et toute fine, pleine de volonté et débonnaire. Autant de contradictions qui la rendent terriblement attachante, à l’instar d’une Bridget Jones ou d’une Carrie Bradshaw auxquelles on peut tant s’identifier.
Une comédie redoutablement efficace
Agathe passe la plupart de son temps avec son meilleur ami (Pablo Pauly), ce qui lui donne l’impression qu’ils peuvent être des amoureux qui s’ignorent. Pour autant, lorsqu’elle rencontre le beau Oliver (Charlie Anson), il la pousse dans ses retranchements, et la malmène même quelque peu. Classique dans une comédie romantique, celui qu’on soupçonne le moins comme amoureux potentiel va finalement le devenir, et ce n’est pas spoiler que de le révéler ici.

« Pour moi, la comédie romantique est une chorégraphie des corps et des sentiments. J’assume pleinement les codes du genre, les rendez-vous autour de l’hésitation amoureuse et des quiproquos. Il n’était pas question de déjouer les attentes du spectateur : l’enjeu du film n’est pas le suspens mais la justesse des sentiments. » Laura Piani
Un leitmotiv : tuer le père, pour exister par et pour soi
Pour s’accomplir pleinement, Agathe devra avant tout s’affranchir de ce père, prof de littérature, qui l’a malgré lui écrasée avec un modèle sclérosant : Jane Austen. Evidemment, son blocage d’écriture vient de là.
On en revient toujours à cette volonté freudienne de tuer le père, et en ce sens, le film a tout d’un conte initiatique car ce sont les véritables étapes à franchir pour qu’Agathe s’affranchisse de ses blocages et qu’elle parvienne enfin à écrire.
C’est une femme « empêchée » qui va se réaliser. Mais je ne voulais pas qu’elle soit sauvée par un homme. Elle ne peut tomber amoureuse que parce qu’elle parvient à̀ créer, à écrire, à exister pleinement par elle-même. (Laura Piani)