Comme à la maison, entre dikkenek et Strip-tease

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Une comédie truculente

Le pitch ? Comme chaque année, Suzanne reçoit ses enfants pour fêter le 1er jour de l’an.

Son fils Michel accompagné de Sylvie, son épouse, viennent dîner chez Suzanne et rendre visite, par la même occasion, au père de Michel qui va de plus en plus mal. Devenu impotent, Suzanne est son garde malade et son infirmière. Elle héberge également sa sœur, en fauteuil roulant suite à un accident.
Voilà le contexte posé. Une fois les liens entre les personnages dévoilés, on comprend très vite l’antipathie que Suzanne voue à la femme de Michel, la rabaissant sans cesse. Lorsque Sylvie, la fille de Suzanne, débarque, on sent la même animosité à l’égard de sa propre fille. Devenue comédienne (re)connue, elle lui apprend qu’elle est enceinte.
Enfin, Titou, le fils prodigue revient voir sa famille. Installé au Canada et devenu golden boy, il incarne la réussite pour sa famille, suscitant admiration ou rancœur selon les personnes concernées.

Des personnages attachants malgré tout

Si chaque membre de cette famille détient bien des secrets, qui seront révélés au fil de la pièce, on ne peut s’empêcher de les trouver attachants. Sylvie, est particulièrement poignante dans son rôle de fille rejetée, presque considérée comme illégitime par sa propre mère et, par transfert hélas, par elle-même. Ne se sentant jamais à la hauteur, elle a toujours fait les mauvais choix, quitte à se mettre dans des situations plus que délicates, ou indignes d’elle. Michel quant à lui, son frère, est complètement materné par Suzanne, ce qui relève de la psychothérapie pour un quadragénaire à ce point régressif. Et que dire du personnage de Sylvie, qui est complètement oppressé par sa belle-mère acariâtre, constamment diminué et qui ravale sa rancoeur en permanence. Autant d’individus meurtris par les secrets, qui ne demandent qu’à exploser, tout comme la vérité. 

Cette comédie nous livre une trame absolument parfaite, dont le contenu est savamment distillé. Pour une première signée Bénédicte Fossey et Eric Romand, c’est une réussite totale. La mise en scène est quant à elle signée Pierre Cassignard (comédien récemment vu dans l’excellent C’est mieux l’après midi, Darius ou encore La société des loisirs). Là encore, c’est un sans faute.

N’attendez pas pour aller voir cette pièce, vous rateriez un grand moment de théâtre !

                                       

 

Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi à 21h
Théâtre de Paris – Salle Réjane

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