Bang Gang, génération désenchantée

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Bang Gang a pour sous titre « une histoire d’amour moderne ». Or, cette histoire pas banale tend de plus en plus à la devenir dans une jeunesse ultra digitalisée, en quête de sensations fortes. Si le sujet est assez fort, on ressent toute la lassitude et le désanchantement de cette génération qui semble manquer d’idéal, de repères et surtout d’amour. Cruellement d’amour.

Portrait d’une génération XY

Ce film, c’est avant tout le portrait d’une génération frappée par l’ennui. Le pitch ? Une petite bande d’ados sur la côte atlantique frappée par l’oisiveté, qui passe son temps à fumer, se droguer, regarder des vidéos. Pour combler cet ennui, ils vont basculer dans une hyper sexualisation le temps d’une soirée qui en appellera plusieurs. Ces réunions récurrentes deviendront des « bang gang », filmées. A l’origine de ces orgies, George (Maryline Lima), la meneuse de la bande à la beauté pré raphaélite du haut de son skate. Doté d’un caractère fort en apparence malgré une fragilité latente, la jeune fille aux lèvres ourlées se perd dans une consommation sexuelle effrénée alors qu’elle semble éprouver des sentiments (non partagés) pour un garçon de la bande.

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Un scénario prévisible sublimé par sa mise en scène

Certes, le scénario ne nous livre guère de surprises, sinon quelques rebondissements qui, volonté de la réalisatrice oblige, ne sont pas très exploités. En revanche, la plongée dans la psychologie de ces adolescents en mal de sensations est plutôt bien amenée. On retiendra surtout ce film pour ses plans, assez sublimes. D’ailleurs, « Gang Bang »  fait penser à « Palo Alto » de Gia Coppola à plus d’un titre : sa mise en scène, sa musique, son sujet d’étude. Certes, Eva Husson a opté pour un angle bien plus radical que la petite fille de Francis Ford Coppola.

Ce film, sans être la révélation de l’année, nous propose un sujet assez intéressant, dont le traitement scénaristique n’est pas toujours bien exploité mais ses plans subliment l’ensemble.

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