Venise n’est pas en Italie, le bonheur si !

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Après sa pièce éponyme, on retrouve Ivan Calbérac et sa casquette de réalisateur aux commandes d’un nouveau film. Fidèle à son univers, il nous livre une histoire touchante : la sienne.

Venise n’est pas en Italie : la lutte des classes

La famille Chamodot (Benoit Poelvoorde, Valérie Bonneton) n’est pas des plus conformistes : vivant dans un camping car pendant que leur maison est en construction, leur fils, Emile (Hélie Thonnat), fait les frais de ce mode de vie pour le moins iconoclaste.

Au lycée, Emile tombe sous le charme apparemment réciproque de Pauline. Lorsqu’elle lui annonce qu’elle donne un concert de musique classique à Venise, Emile se met en tête d’y aller. C’était sans compter sur la bonne volonté de ses parents, teintée de dèche, qui dès lors imposent le voyage en camping-car, car « impossible n’est pas Chamodot ! »

Venise n'est pas en Italie : Photo Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton
Crédit photo : Studio Canal

 Venise n’est pas en Italie : être riche d’amour

Sous des apparences fantasques et quelque peu autoritaires, les parents d’Emile l’aiment profondément. On le sent à chaque instant. Ce qui est en revanche très perturbant, c’est cette manie de vouloir changer la couleur de cheveux de leur fils « parce qu’il est plus beau comme ça ». En lui éclaircissant les cheveux, les Chamodot ont le fils qu’ils voulaient avoir. Dérangeant. Si Emile est encore trop jeune pour s’émanciper de cette volonté parentale, son grand frère, brut au coeur tendre (ravivé par la belle Colline D’Inca), y parvient davantage. On sent d’ailleurs toute la rage qui se manifeste durant les premières scènes jouées par son personnage (incarné par Eugène Marcuse).

Venise n’est pas en Italie : un film doux amer

Même s’il l’on y rit franchement, cette comédie reste un film teinté d’une blessure profonde, et même deux : celle de ne pas être forcément bien né et comme on l’attendait.

L’opposition entre les Chamodot et la grande bourgeoise menée par le Maestro Nicolas Briançon sous tend l’ensemble du film. Emile ressent une véritable souffrance à l’idée de ne pas être de ce monde, et on la ressent au même titre que lui. Autre mal, celui d’un jeune garçon qui ne se sent pas accepté pour ce qu’il est par ses propres parents. Sans doute la peine la plus grande qu’il puisse connaître. Un sentiment de rejet d’une partie de ce qu’on est.

Le film d’Ivan Calbérac c’est avant tout ce chemin : celui parcouru pour se retrouver soi et s’accepter. Nul doute que cet auteur prolifique et incroyablement humain y soit parvenu.

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