Jacques Doillon, cinéaste au talent immense, met en scène sa propre fille-Lou, aux côtés de Samuel Benchetrit et Malik Zidi au milieu desquels se trouvent l’incroyable Olga Milshtein et la brillante Maryline Fontaine.

Le scenario ? Aya retrouve Louis qu’elle a follement aimé des années auparavant mais qui l’a quittée. De cet amour est née la formidable petite Lina, dont ils partagent la garde. Le couple a refait sa vie auprès de Gaëlle et Victor, dont Aya aimerait un enfant. Au fur et à mesure des scènes, la jeune femme s’interroge sur celui qui sera le père de l’enfant désiré. Va t-elle retrouver Louis et s’exposer à une nouvelle souffrance ou rester avec un Victor rassurant ?

Le film, loin de se résumer à un triangle amoureux, est porté (au ciel) par un casting incroyable : Lou Doillon joue à la perfection la femme perdue, éperdue aussi; Samuel Benchetrit est on ne peut plus crédible dans son rôle de soupirant aux regrets, de père aimant mais considérant sa fille avec une grande maturité. Malik Zidi incarne avec beaucoup de sincérité l’homme gentil, réconfortant, qui rassure toute femme en mal d’engagement; Maryline Fontaine insuffle une fraîcheur et une légèreté, véritable respiration dans toute cette complexité psychologique. Sacrilège que de ne pas souligner le talent déconcertant de la petite Olga Milhshtein, qui, du haut de ses 9 ans, donne au film une saveur toute particulière, grâce à son intelligence, son espièglerie et la pertinence dont elle fait preuve. Une révélation !

Le réalisateur filme l’indécision, la souffrance et la complexité des sentiments avec brio. L’amour a rarement été à ce point mis en perspective, interrogé jusqu’à ses fondements même. Jacques Doillon pose la question de la passion, de la rancoeur…du coeur, somme toute.

Une bande annonce très réussie bercée par le sublime « ICU » de Lou Doillon extrait de l’album « Places ».