Tristesse Club, la réunion des âmes tristes.

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Pour son premier long-métrage, Vincent Mariette fait le pari d’une comédie noire, aux contours singuliers. Pari réussi.

Le club des tristes égarés

Le scénario : Un homme est mort, ses deux fils, Léon et Bruno (Laurent Lafitte et Vincent Macaigne) se rendent à ses funérailles et font la connaissance de leur soeur, Chloé (Ludivine Sagnier).

Jusque là, tout semble presque normal; sauf que ce père est un sombre salaud, qu’il a rendu malheureux toutes les femmes qu’il a séduites, puis jetées, sans épargner sa famille. Ses deux fils sont diamétralement opposés, d’un côté il y a Léon, l’ex tennisman fauché à la carrière avortée pour raisons de santé; de l’autre Bruno, créateur d’un site de rencontres sur Internet et sociopathe. Léon est sanguin, nerveux, irascible alors que Bruno est calme, doux et timoré.

Durant ce périple pour un père méprisé, les trois protagonistes en quête de ce qu’ils en soupçonnaient pas vont évoluer, changer, bien malgré eux. Leur profonde mélancolie traverse le film de part en part. Leur passé, leur trajectoire personnelle laissent deviner toute leur souffrance. Pour autant, grâce à son habileté, Vincent Mariette fait de son premier film une oeuvre légère et grave à la fois, sur un ton indéfinissable, le sien. (voir la rencontre avec Vincent Mariette).

Un univers décalé

Le film s’inscrit dans un univers singulier, propre à son réalisateur. La photographie, sublime, semble tout droit sortie des années 80. Il y a cette vieille maison abandonnée, un ancien hôtel, puis cette Porsche complètement old school. L’atmosphère, elle, se veut inquiétante : les chiens errants qui sonnent comme la fin du monde-tant redoutés par Léon, ces paysages naturels désertiques, ce grand lac… Ces personnage inquiétant campé par Noémie Lvovsky, ex conquête en souffrance à cause d’un bel enfoiré, totalement folle et imprévisible. Enfin, au dessus de ces scènes, plane une musique, celle de Rob, tantôt inquiétante, tantôt burlesque.

Tantôt inquiétant, tantôt burlesque, tels sont les deux adjectifs qui décrivent le mieux « Tristesse Club ». Bien sûr, il y a la détresse de ces trois âmes égarées : mais celle-ci, elle est contenue dans le titre.

Les comédiens adoptent un ton parfaitement juste, Laurent Lafitte surprend par un rôle qu’il n’a pas coutume d’incarner et Vincent Macaigne détonne par la fantaisie de son personnage. Pari réussi.

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