Après les coquillettes, Sophie Letourneur revient derrière la caméra pour Gaby Baby Doll, un film très personnel dont on devine aisément l’aspect autobiographique.

Fille perdue, cheveux gras…

Gaby (Lolita Chaman, la fille d’Isabelle Huppert, faut-il le rappeler), le personnage principal du film ne ressemble à personne d’autre. Elle a une trentaine d’années et pourtant ne demande qu’à être rassurée. Telle une enfant, elle a horreur de dormir seule, d’ailleurs elle s’arrange toujours pour être accompagnée, quitte à devoir se sacrifier (coucher donc). Gaby a également une propension à faire pipi dans les bois ou devant son petit ami, Félix Moati (voir mon interview) et ce sans s’essuyer heurk, comme une enfant. Toujours vêtue de la même manière tout au long du film : une robe cache cœur, un gilet rose et des collants…verts, Gaby a le cheveu gras et semble ne pas s’en plaindre.

…rencontre Ermite

 Le nœud dramatique du film réside avant tout dans la rencontre de Gaby et de Nicolas (Benjamin Biolay), le gardien d’un château qui vit dans des conditions extrêmement rudimentaires. En lui imposant sa compagnie, celle qui a horreur de la solitude a pu grandir… au point de pouvoir dormir seule. Mais elle n’a pas seulement appris à gérer la solitude avec Nicolas, elle a pu aussi ressentir de vives émotions, une émotion en particulier : l’amour. Sans doute fallait-il apprendre à vivre seule pour pouvoir aimer autrui pour ce qu’il est et pas seulement pour ce qu’il nous apporte.

Gaby baby Doll est une petite fable assez plaisante malgré des longueurs un peu pesantes, fable oui, film de cinéma, non pas vraiment. Sans conteste, c’est le personnage joué par Lolita Chamah porte le film à bout de bras, d’ailleurs il porte son nom. Egocentrique ? Oui, mais considérez-vous comme prévenus.