Arrête ou je continue : arrête-toi par pitié.

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arrête ou je continue

 

Sophie Fillières réalise un film sur un lieu commun, très largement exploité par l’art : un couple en crise. Toute la réussite de son film résidait donc dans le traitement qu’elle ferait de ce topo. Echec cuisant.

Une arythmie folle

Pomme et Pierre ne s’aiment plus, pourtant, ils sont toujours ensemble. Un jour, lors d’une balade en forêt, Pomme (Emmanuelle Devos) décide de rester alors qu’il est temps de rentrer. Livrée à elle-même, elle se retrouve peu à peu dans cette vaste nature. Pierre (Mathieu Amalric), impuissant, ne pourra rien contre sa décision. S’il la recherche en vain, elle seule décidera de son retour (ou non). Arrête ou je continue, c’est avant tout persister malgré l’évidence.

Voilà pour l’intrigue. Minimaliste, à l’instar de son traitement. La réalisatrice a pris un malin plaisir (qui frôle le sadisme) à s’attarder sur de longs plans sans dialogues. Ces longs moments où le spectateur peut voir Emmanuelle Devos sous toutes les coutures, assise dans la forêt, couchée sur un tas de buches, accroupie près du feu ou de la rivière. Dès lors on se met à regretter son choix de film, et ce est irrévocable car la fin ne sauve en rien ce qui était déjà irrécupérable. Ce film pêche par une incroyable apathie qui ne fait que desservir le cinéma français (et Dieu sait si je le vénère).

De rares perles

Si certains dialogues sont particulièrement bien vus, ils ne sauvent en rien l’ensemble. Ils ne font que souligner à quel point Hélène Fillières s’est trompée dans son traitement cinématographique. Les quelques situations cocasses qui nous arrachent un sourire, voire parfait un éclat de rire, affichent un trop grand contraste avec la mollesse de l’action. Ils vont même jusqu’à nous plonger dans un univers qui frôle le burlesque, sans jamais en prendre le parti. On assiste donc à un ovni cinématographique qui nous rend mal à l’aise, et nous laisse hagard.

A conseiller (éventuellement) aux amoureux des grands espaces verts…ou aux narcoleptiques.

A ne pas mettre sous les yeux des détracteurs du cinéma français, ce serait leur donner raison.

Comme le veut la tradition (et pour que vous sachiez de quoi il est question), la bande annonce :

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