Momo par Mumu

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Muriel Robin et François Berleand (les Prioux) forment un couple heureux, CSP+ et sans un enfant.
Lors d’une banale soirée de courses, un inconnu surgit dans leur vie et prétend être leur fils. Cet illuminé attachant répond au nom de Momo (Sébastien Thierry). C’est autour de cette intrigue qui ne peut que tenir son spectateur en haleine qu’est bâtie la pièce de l’auteur incarnant cet enfant surgissant de nulle part.

Une comedie cinglante, cynique, caustique

Dans un premier temps, le couple s’étonne de cette intrusion insolite dans leur vie : « Comment est-il parvenu jusqu’à nous ? » Passé la surprise, on ne peut que rire devant ses interrogations saugrenues : « Aurait-on oublié qu’on a un fils » ?

Si le personnage de Muriel Robin accueille Momo à bras ouverts, son époux est en revanche beaucoup plus sceptique quant à sa paternité supposée. Évidemment ce qui entre alors en jeu c’est tout le rapport à la maternité. On prend un grand plaisir à voir cette dichotomie de comportements. Berlėand prend un malin plaisir à tenter de piéger ce fils tombé du ciel alors que sa femme lui tombe progressivement, inexorablement dans les bras. Face à ces différences flagrantes, on ne peut que se réjouir devant cette comédie désopilante.

Une comédie portée par Momo et Mumu

Sébastien Thierry livre une belle performance dans le rôle qu’il a écrit. Personnage atypique par excellence, et dont on ne comprend pas toujours tout (loin de là), il incarne la différence et la vulnérabilité. Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que Muriel Robin porte la pièce à bras le corps, grâce à une énergie et une présence qui semblent éclipser la prestation de son partenaire de jeu (Berleand, donc). Teneur du rôle oblige, c’est cette dernière qui est dominante et en cela, elle a un ascendant très clair sur son mari. Ce rôle fort qui lui confère toute sa puissance en tant que comédienne, Muriel Robin a su l’incarner avec force justesse.

Une scénographie intéressante

La pièce commence dans un supermarché reconstitué (criant de vraisemblance) et se poursuit dans un appartement, qui dit tout de ses habitants. On passe d’un personnage à un autre grâce à un jeu de décor subtilement amené. La mise en scène est donc efficace même si on est davantage marqué par la scénographie du premier tableau (dans le supermarché) que par la seconde (les scènes d’appartement).

Si la pièce est courte, elle n’en est que plus efficace grâce à une chute percutante, qui lui confère toute sa qualité.

A l’affiche jusqu’au 2 janvier au Théâtre de Paris

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