Hors norme, en plein coeur

Hors normes toledano nakache

Pour leur dernier film, le duo Toledano-Nakache revient avec un opus plein d’humanité, en digne successeur d’Intouchables. L’occasion nous a été donnée à la mi septembre de découvrir bien avant tout le monde ce film, dans le cadre du Club 300 d’AlloCiné.

Hors normes : un sujet lourd mais nécessaire

Bruno (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb) sont les deux protagonistes de ce film, basé sur des faits réels, tout comme leur précédent succès au box office. Ils sont tous deux à la tête de deux associations aidant des jeunes atteints de très lourds handicaps, des jeunes et moins jeunes qui échappent à toutes les institutions françaises tant leur cas est hors normes. Face à ces aidants qui échappent à tous les cadres, on se retrouve en présence de plusieurs cas d’autisme sévère mais surtout, plusieurs humanités : Benjamin, un homme qui a une forme d’agressivité en lui doublée d’une énorme tendresse, assortie d’une lubie : celle de tirer les signaux d’alarme dans les transports en commun. Un autre jeune garçon nous bouleverse : Marco a tant de violence en lui et de défiance, qu’il doit porter un casque de boxe pour se protéger de lui-même.

Une fois encore, le duo de réalisateurs s’empare d’un sujet de société sur lequel on n’en sait que trop peu, voire pas du tout : le vide juridique et administratif autour de ces associations qui sont compétentes en la matière mais qui échappent à toutes les règles. Pour autant, tous les établissements spécialisés veulent travailler avec elle car elles veulent savent gérer ces handicapés dont personne ne veut, car la réalité est bien celle-ci et malgré tout, les hautes autorités de l’Etat veulent les réguler.

vincent cassel hors norme

Hors normes : entre émotion et beauté

Hors normes recèle de petits bijoux de beauté : la scène où le jeune Marco caresse un cheval avec pour décor, le soleil couchant est tout simplement prodigieuse. Comme souvent, une musique délicate habille l’ensemble et véritablement, on peut parler de moment de grâce. Ce film, c’est aussi un hymne à la tolérance : toutes les confessions et nationalités réussissent à vivre en harmonie, le bien être des enfants étant la seule priorité. Si ce n’est pas un sujet en soi, comme les réalisateurs l’ont confirmé quand on leur a posé la question, il est suffisamment présent et visible pour mériter d’être souligné.

Ce film est en cela prodigieux qu’il parvient à nous amener à une émotion qui atteint son paroxysme au moment du générique final : on se retrouve alors emplis d’humanité, comme débordant d’amour, à l’image de ces deux héros, Bruno et Malik, formidablement portés Vincent et Reda. On est d’ailleurs totalement en empathie avec le personnage interprété par Vincent Cassel, qui nous prouve qu’il peut tout jouer car on devine ce rôle d’une patience extrême relativement loin de lui, à tort ou à raison. Qu’importe, le film est formidable et nul doute qu’à l’instar d’Intouchables, son succès soit hors normes et ce pour la bonne cause.

Merci Messieurs Toledano et Nakache. 

 

 

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