Rencontre avec trois garçons dans le vent

Baptiste Caillaud, Clovis Fouin, Bartholomew Boutellis et Pierre-Marie Poirer

Le corbeau et le pouvoir

Est ce que vous vous connaissiez tous les trois avant de faire la pièce ?

 Pierre Marie  On se connaît très bien tous. Bartho et moi on était dans la même école

Baptiste : On s’est beaucoup rapprochés peu de temps avant le projet, le Colbert recherchait un Colbert potentiel et je lui ai proposé Bartho, c’est de cette façon qu’on s’est rapprochés. Pierre Marie je l’ai rencontré avec Bartho aussi.

(…)

Toi Pierre Marie, tu as du prendre le rôle de la Fontaine à la volée… on en parlait tt à l’heure mais en Off.

Oui donc en effet, Clovis qui joue le rôle de La Fontaine a des pb de date car ses deux projets se chevauchaient ; il m’a donc demandé si je voulais remplacer. J’étais déjà dans la pièce car je joue le rôle de Corneille.

On a fait quelques répétitions de la pièce (des italiennes, donc juste le texte) et on s’est lancés sans filet il y a 2 ou 3 jours.

Mais honnêtement, ça ne se voit pas ; avant de voir la pièce, j’aurais parié que c’était toi dans le rôle de la Fontaine, Piere Marie.

Chaque jour ça progresse énormément. (rires).

Pour une toute jeune pièce, elle est déjà très bien rôdée…

On a commencé début septembre et on a eu peu de répétitions, seulement 3 semaines, ce qui est assez peu.

Une pièce avec tant de texte n’est elle pas difficile à apprendre ? Elle repose essentiellement sur des joutes verbales.

 Les 3 comédiens : 

Chacun a ses techniques.

Certains les apprennent par gros bloc.

D’autres la dessinent : chaque texte est un dessin.

Pierre Marie : Contrairement à Baptiste qui apprend par cœur, moi je n’arriverais pas à apprendre une pièce que je ne comprends pas

D’ailleurs, si le texte n’était pas aussi bien joué, la pièce n’aurait aucun intérêt car ici, tout repose sur le texte.

C’est vrai que tout repose sur le texte et je ne sais pas si tu te rappelles mais à un moment, Corneille dit « les plaideurs » la pièce qu’il est en train d’écrire, et il le redit quand il entend la joute entre Colbert et La Fontaine, et l’arrivée de Molière entre les 2 ajoute quelque chose à cet affrontement.

C’est plutôt bien que tu arrives d’en haut de la salle en traversant le public

Baptiste : Sûrement oui, au théatre on a souvent des codes basés sur des dialogues, et c’est très bien de pouvoir casser les codes. Tout ceci a a un sens, ce n’est pas gratuit.

Qu’en est il de vos parcours les garçons ?

Baptiste : Moi j’ai commencé par l’image, à 18 ans je travaillais à la TV, je suis allé au théâtre beaucoup plus tard, et c’est mon premier vrai projet de théâtre. J’étais comédien à la TV et au ciné uniquement.

J’ai fait 3 films, Hellphone, Désillusions, Les yeux bandés.

J’ai ensuite monté une société de priduction pour monter des spectacles. Mais c’est la première fois que je suis engagé dans une pièce avec un rôle important sans que ce soit moi qui me paye. C’est vrai que ça représente un certain stress…

C’était chouette d’avoir Pierre Marie à mes côtés qui avait l’habitude des salles plus grandes et du théâtre, car j’étais assez anxieux, même lorsque tu as 120 personnes en face de toi.

Pierre Marie : Ca fait peut etre davantage peur d’avoir moins de monde devant soi mais on est en phase avec le résultat, alors que dans une grande salle, c’et beaucoup plus sportif et surtout c’est très difficile pour le comédien, on a un mur noir face à soi. C’est beaucoup plus diffcile à gérer.

Baptiste : Alors qu’ici, le rapport est immédiat. Tu vois les personnes, tu sens les réactions.

Ca marche bien ?

Les retours public sont excellents, les retours presse sont bons, d’autres moins, cmme partout. Télérama est vraiment emballé. (…)

Bartho : Qu’elles soient bonnes ou non, en général, peu de critiques sont vraiment détaillées (…)

le corbeau et le pouvoir
Baptiste Caillaud, Clovis Fouin, Bartholomew Boutellis et Pierre-Marie Poirer

Ton parcours Bartho ?

Je suis sorti du concervatoire avec Pierre Marie, en 2009. Depuis j’alterne cinéma et théâtre, les deux me plaisent, très content de faire une mise en scène avec Pierre Marie car depuis le concervatoire, on a jamais pu faire un projet ensemble.

Baptiste : J’avais fait deux téléfilms avec le metteur en scène, Sébastien décédé en juillet. C’était quelqu’un que j’aimais beaucoup. Il m’avait parlé du projet il y a environ 2 ans, il pensait à moi pour Molière, pour la Fontaine, il songeait à Clovis Fouin qui fait La Fontaine. Quand le casting s’est fait, il m’a demandé conseil et j’ai suggéré Bartho qui a proposé Pierre Marie.

Bien sûr, c’est leur talent qui a fait qu’ils sont encore là aujourd’hui. Sébastien, c’est quelqu’un qui aimait beaucoup le théâtre et le concervatoire c’est quelque chose qui signifiait beaucoup pour lui et même pour moi. Donc cette pièce, je préfère voir des comédiens fiables, le conservatoire était un gage de qualité et le contrat était rempli.

Le metteur en scène est décédé donc ?

Baptiste : Oui, en juillet. Sophie a repris la mise en scène.

C’est tragique, mais c’était quelqu’un de très vivant, très joyeux donc il faut se dire que la pièce survit après lui, et j’espère qu’elle perdurera le plus ongtemps possible et qu’elle lui rendra hommage. Pour nous ce n’était pas très simple mais le plus compliqué était pour la metteuse en scène. Il faut se dire qu’on a réussi à en faire quelque chose de pas mal et qu’il serait heureux.

Quels sont vos projets à venir ?

Baptiste : En novembre j’ai un court métrage sur 15 jours de tournage  produit par Arte donc qqch d’assez intéresant ; c’est la première fois depuis 8 ans que je ferai un court métrage. Puis peut être un projet de théâtre qui se profile.

Bartho : « Les bas fonds » de Gorki, mis en scène par un prof du conservatoire.

Pierre Marie : la tournée d’un spectacle que j’ai tourné et mis en scène l’année dernière et un autre que je mettrai en scène la saison d’après mais dans lequel je ne jouerai pas. Enfin, un autre spectacle que je mettrai en scène et dans lequel je jouerai…

 Ca fait 3 spectacles !

Un est en tournée et l’autre déjà écrit donc pas de masse de travail puis un autre que je mettrai en scène.

Vous avez des profils très différents : metteur en scène, producteur, acteur de ciné, théâtre, TV…

Ca dépend des opportunités, des goûts et de plein de choses en fait.

Alors maintenant Lucie, c’est nous qui allons t’interviewer… Ton CV ?

Le corbeau et le pouvoir, au Lucernaire, jusqu’au 26/10/13.
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