Né quelque part : un délice d’ici et d’ailleurs.

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Film remarqué lors de la dernière édition du festival de Cannes, Né quelque part réalisé par Mohamed Hamidi aborde avec force émotion le thème des origines.

Farid, jeune étudiant en droit, doit se rendre en Algérie, pays de ses racines, pour défendre la maison de son père malade, hospitalisé à Paris. Ce court séjour s’éternise par la faute de son cousin (interprété par un Jamel Debouzze comique à souhait); curieux des joies parisiennes celui qu’on appelle « le loubard » lui vole ses papiers pour s’enfuir à Paris.  Farid se retrouve alors coincé dans un pays qui n’est pas le sien, mais celui de ses origines…

La force du film est qu’il oscille constamment entre humour et émotion, emportant le spectateur dans un ascenseur émotionnel des plus délectables. Qu’il s’agisse de la mise en scène, de la photographie ou encore de la qualité du scénario, rien n’est laissé au hasard; tout fait sens pour un résultat des plus réussis. Il est difficile d’exprimer par les mots ce que l’on peut ressentir lorsqu’on va voir un film comme celui-ci car en tant que spectateur, on ne fait qu’un avec le rôle principal.

Tewfik Jallab (Farid ds le film) interprète un jeune homme à la personnalité tout à fait intéressante : ni trop sérieux, ni débonnaire, il présente ces traits de caractère qui font qu’une personnalité est riche de contradictions, de paradoxes et d’énigme.

Ce film est pareil aux romans initiatiques car on peut y suivre le parcours personnel d’un jeune homme en quête de son identité profonde. Parti à la recherche de ses racines, le jeune Farid rencontre son père à travers la maison où il est né ; d’ailleurs, le jeune homme en rapportera une pierre symbolique. Des symboles, ce film en est traversé; tout tend à nous ramener à la question des racines : d’où nous venons et qui nous sommes. Au delà de la pure question métaphysique, le réalisateur pose à l’évidence un problème politique : celui de l’immigration. Ce film, c’est aussi un regard plein d’empathie et de vérité sur les conditions réelles des sans-papiers, mais aussi et surtout des Algériens qui aspirent à quitter leur pays, où l’Etat fait autorité absolue, pour vivre leur « Rêve Français ».

Né quelque part est définitivement un grand film, qui allie à la fois rire, émotion et réflexion : à voir à tout prix.

 

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