Madres paralelas, aux origines de la vérité

affiche de madrés palelas

Très attendu, le dernier film d’ALMODÓVAR se révèle d’un richesse folle.

Le propos ? Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital alors qu’elles sont sur sur le point27 d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis (Penelope Cruz), la quarantaine, assume parfaitement cette grossesse inespérée qu’elle prend comme un cadeau du destin. Ana (Milena Smit) en revanche, est une adolescente effrayée par cette maternité à venir et traumatisée par des évènements passés. Janis essaie alors de lui remonter le moral alors qu’elles déambulent dans le couloir de l’hôpital. Les quelques mots qu’elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer à jamais.

Madres paralelas, à la recherche des origines

Très tôt dans le film se pose la question des origines. Le personnage de Janis tombe enceinte du père de sa fille à travers la mission qu’elle propose à l’anthropologue qu’il est : retrouver les corps de ses aïeux enterrés dans des fosses communes.

Plus tard, d’autres interrogations émergent sur les origines : cette fois celle de la fille de Janis, dont on peine à trouver une ressemblance physique avec ses parents. Pour autant, on ne peut qu’admirer cet amour incontournable qui lie une mère à son enfant, ce que Pedro ALMODÓVAR dépeint à la perfection. Il parvient à illustrer l’instinct maternel. Evidemment, Penelope Cruz y contribue largement et elle est criante de justesse et de vérité dans ce rôle de mère, de femme forte.

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Madres paralelas, en quête de la vérité

Il y a deux types de vérités dans le film du cinéaste espagnol. La vérité de l’histoire, mais aussi celle des personnages.

Si les protagonistes sont en quête de la vérité sur leurs origines ou celles de leurs proches, ils sont eux mêmes criants de vérité dans leurs personnalités: ils affichent des contours hauts en couleur. Loin d’être des personnages polissés, ce sont des personnes entières avec leurs failles, leur force (folle). Ils assument leur imperfection, qu’il s’agisse de la mère d’Ana, comédienne qui a du mal à percer et qui ose vivre son rêve au détriment de l’aide qu’elle devait apporter à sa jeune fille-mère. Janis est une femme courage qui ne s’oublie pas en tant que femme mais qui parvient très naturellement à être une mère remarquable, aimante et responsable. Ana, quant à elle, prend ce nouveau rôle avec une facilité déconcertante malgré ses doutes premiers.

Les hommes ne sont pas en reste : Arturo (l’anthropologue et père de l’enfant de Janis) trompe ostensiblement sa femme alors qu’elle est en proie à un cancer. Pour autant, on n’arrive pas à le détester car il se montre prévenant avec Janis, franc aussi, et qu’à aucun moment on ne nous montre sa vie avec sa femme.

j’ai décidé que MADRES PARALELAS serait un drame tendu et contenu, difficile à interpréter et avec une
héroïne qui n’est peut-être pas un modèle de vertu, mais qui m’atti-
rait justement pour cette raison. (Pedro ALMODÓVAR)

C’est peut-être ça le fond du propos de ce dernier ALMODÓVAR : tout peut être pardonné (ou presque) tant que la vérité a éclaté au grand jour. 

 

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