Sortie en 77, la première version d’Un moment d’égarement est celle de Claude Berri. Une quarantaine d’années plus tard, Jean-François Richet remet cette histoire intemporelle au goût du jour. Nombreuses sont en effet les productions sur le sujet, quel que soit le domaine.

Un scénario bancal

Malheureusement, le film souffre d’un défaut écriture assez évident pour que l’on s’en rende vite compte. Les péripéties, si elles ne manquent pas de saveur, s’enchaînent mal. On se perd un peu dans ce flot ininterrompu de rebondissements. Le talent du duo principal d’acteurs ne parvient pas à compenser la faiblesse de mise en scène.

Des jeunes filles en fleurs

Le réalisateur, soucieux de donner une image réaliste de la jeunesse actuelle n’évite hélas pas quelques clichés. Le rôle de Louna (Lola Le Lann) est une sorte de caricature peu crédible. Elle rit faux et fort. Son apparente ingénuité tourne au ridicule, la voix perchée et les idées trop innocentes pour son âge. Candide n’a qu’à bien se tenir !

Le personnage incarné par Alice Isaaz remarquée dans La crème de la crème, est plus juste, malgré un trait parfois outré. C’est d’ailleurs ce qu’on peut reprocher à la psychologie des personnages, caricatures de ce qu’ils sont.

Des profils types

Le film nous propose en effet des personnages aux traits bien trop outrés : on a le père au bord du divorce libidineux sur les bords, corse jusqu’au bout des ongles (François Cluzet, dont le rôle rappelle trop celui des petits Mouchoirs). Vincent Cassel, qui livre le jeu le plus juste du film, incarne le père cool par excellence, si bien que la meilleure amie de sa fille en tombe amoureuse ! Quant aux deux jeunes filles, Alice Isaaz est l’ado intello qui lit Céline par 35 degrés et qui en veut terriblement à son père et sa meilleure amie, bien plus simplette d’esprit. Mais tellement jolie. Voilà peut-être tout l’intérêt du film…