Après, entre autres, Venise n’est pas en Italie ou encore La dégustation, Ivan Calberac, en bon auteur prolifique, revient avec Like à la Comédie de Paris, près de Pigalle.
S’aimer ou se désaimer à l’ère des réseaux sociaux
Lou (Lison Pennec) est prof de yoga. Elle mène son existence sans grand fracas jusqu’à ce qu’elle s’inscrive sur Instagram, sur les conseils de son patron qui la renvoie pour manque de clients : ses consoeurs sont influentes, elles, et remplissent leurs cours.
Dès lors, la jeune femme se met en quête de likes (d’où le nom de la pièce, entr autres) : pour ce faire, tout y passe : les seins, le look, les cheveux… et j’en passe. Son compagnon (Arthur Gomez) ne la reconnaît plus et pas seulement son bonnet de soutien gorge.
Evidemment, ce que son auteur met sur le devant de la scène c’est l’inexorable quête de popularité sur et à travers les réseaux sociaux. Dans cette course effrénée à la gloire virtuelle, Lou (s’) oublie. Elle se crée des envies, fait surgir des problèmes qui n’existaient pas dans sa vie d’avant.
Une comédie qu’on like plutôt
Il est surprenant de voir Ivan Calberac dans un registre qui pour une fois ne mêle pas l’émotion (ou si peu) à la comédie. Pour autant, le pari est plutôt réussi : on parvient à rire de situations absurdes. En cela, le talent des comédiens aide bien : à commencer bien-sûr par la moliérisée Lison Pennec pour Glenn du même auteur. Incarnant son compagnon, Arthur Gomez qu’on connaît pour ses vidéos comiques sur Insta peut endosser tous les rôles. Et comment ne pas parler de Benoît Tachoires : l’accent prononcé, capable lui aussi de revêtir le costume d’autres sur lui (dédicace Céline), à l’instar de son plus jeune collègue. Car si les comédiens sont 3 sur scène, ils incarnent plusieurs personnages.
En somme, une pièce qui fait du bien au moral (sauf si vous n’avez pas d’humour… du tout), et qui fait évidemment réfléchir sur les enjeux des réseaux sociaux et ses conséquences sur l’individu. De la part d’un auteur de le trempe d’Ivan Calbérac, on n’en attendait pas moins. Allez pouce levé vers le haut (les coeurs !