120 battements par minute : 2 parties, 1 sursaut

120 BATTEMENTS PAR MINUTE

Ce film, primé par le Grand Prix à Cannes, décrit le combat de Act Up, association activiste de lutte contre le Sida dans les années 90.

120 battements par minute : un film fragmenté

Le film est clairement scindé en deux parties, tout le monde s’accorde sur ce point. Durant toute la première partie, le spectateur est pleinement plongé dans l’organisation de chaque aspect de l’association, en particulier les actions. On suit Act Up à ses RH (réunions hebdomadaires), chacune prépare une action, la Gay Pride ou encore les moyens d’investiger du coté des traitements réservés aux malades auprès des laboratoires pharmaceutiques. La mise en scène de ces différentes actions est intéressantes car les membres d’art Up reviennent sur les évènements ce qui permet au réalisateur Robin Campillo un jeu de flash back assez intéressant.

Cette première partie donne au collectif tout son sens mais donne aussi l’impression que ses membres consacrent toute ou partie de leur temps à l’association. Or, c’est parce qu’on ne les filme pas dans leur « vraie vie », que ce sentiment peut se dessiner.

La deuxième partie, elle, repose sur le rapprochement de deux des membres d’Act Up : un homme séronégatif (Nathan) et un autre, malade (Sean). On peut tristement assister à la déchéance physique, la perte de poids, la souffrance et le désenchantement. Nathan apparaît alors dans la vie de Sean comme le géant capable de le soutenir, au propre comme au figuré.

120 BATTEMENTS PAR MINUTE

120 battements par minute et des comédiens prodigieux

Le film réunit de nombreux comédiens, dont la plupart ne sont pas connus. Hormis Adèle Haenel bien connue du cinéma français, on découvre une majorité de talents au cours de ce film. Sean, joué par Nahuel Perez Biscayart, personnage au centre de l’intrigue est sans doute le plus touchant qui nous happe par la dramaturgie de son rôle, et par la force qu’il met dans son incarnation. Détruit mais solide, comme les derniers mots de la Guerre est déclarée, une antithèse qui définit ce personnage saisissant.

Ce qu’il faut retenir de ce film, c’est avant tout ce sur quoi Act Up a pu faire ouvrir les yeux : les effets secondaires des traitements, les minorités qui ont été frappées de plein fouet par le Sida et que le gouvernement ignorait : les prisonniers, les prostituées, les étrangers.

Sortie le 23 août

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